Au sortir de la guerre, Marcel Cerdan était en effet le sportif français numéro 1. Partout où il passait, la foule se massait pour l'approcher. Bien sûr, il y eut aussi son idylle avec Edith Piaf. La chanson "'Hymne à l'Amour" a été composée pour lui et Piaf l'a interprétée pour la première fois juste avant la mort du boxeur dans un accident d'avion, le 28 octobre 1949.
Quand j'ai débuté à L'Equipe il y a une douzaine d'années, j'adorais chaque matin les visites du regretté Max Urbini, l'un des pionniers du journal qui, même à la retraite depuis bien longtemps, passait chaque matin (Xtine s'en souvient aussi j'en suis sûr). Ces moments où il venait discuter avec moi du grand Stade de Reims et de son club de toujours le Racing, étaient des moments privilégiés. Quand j'ai écrit mon premier livre consacré au Stade de Reims ("Stade de Reims, une histoire sans fin", édition des Cahiers Intempestifs ... ne le cherchez pas, les 4000 ex ont été vendus... trop la classe ;)), ma principale motivation était de faire briller la petite lumière dans les yeux des gens qui avaient connu les grands Kopa, Fontaine, Batteux, Marche, Piantoni etc. Seul un livre avait de façon réduite traité de cette période. Et quel plaisir de se replonger dans les vieux journaux, de regarder les vieilles photos en noir et blanc et surtout d'entendre les anciens remonter dans le temps et te raconter leurs exploits d'antan. Cette notion de devoir de mémoire est pour moi essentielle. Trop de gens l'oublient. Coincé au journal, je n'ai malheureusement pas pu me rendre à la soirée organisée par la Fédération de Triathlon pour fêter les 20 ans de la FFTri. Mais j'aurais pourtant aimé entendre les histoires des "anciens", ceux qui ont écrit les premières pages de la discipline. L'Angleterre, pays où la culture sportive est autrement plus significative qu'en France, est particulièrement adepte de ces hommages. Quand dans un stade un hommage est rendu à un glorieux ancien, il n'y a pas un abruti pour la ramener. Récemment la mort de Bobby Robson, "légendaire" entraîneur de Newcastle l'a rappelé. Voilà ce qu'écrivait fort judicieusement Didier Braun dans une de ses Lucarnes (si vous ne lisez qu'une seule chose dans L'Equipe, je vous conseille ces Lucarnes") :
"Lundi, dans la cathédrale de Durham, au nord de l’Angleterre, mille invités représentant un demi-siècle de football ont assisté à l’hommage rendu au grand entraîneur Bobby Robson décédé cet été. Dehors, deux mille personnes ont honoré l’homme dont le sang – avait-il dit un jour – coulait noir et blanc, aux couleurs de Newcastle. La cérémonie était retransmise sur grand écran, là où il avait entraîné, à Ipswich, à Fulham et bien sûr à St. James Park, le stade de ses chers Magpies, qui ont fait silence, debout, pendant quatre-vingt-dix minutes, le temps d’un match. Même des fans de Sunderland, l’ennemi juré, étaient présents. Les journaux ont consacré à l’événement plusieurs pages, emplies de jolis mots, comme celui de Gary Lineker (« Il était capable de me faire croire que je mesurais 1,80 mètre »), et de fortes photos, comme celle des larmes de Paul Gascoigne. Voilà un pays et un football qui savent ne pas oublier leurs serviteurs et en transmettre le souvenir. Le nôtre a peu de mémoire. Cela fait une sacrée différence, y compris les jours de match."
France Foot, sous la plume de Thierry Marchand, évoquait également cette différence en ces mots : "S’il est un domaine où les Britanniques sont sublimes et émouvants, c’est dans cette solennité qu’ils associent à la mort et dans le culte posthume de leurs héros. (...) En Angleterre, le foot est héréditaire comme la monarchie. Et c’est pour ça, autant que pour son jeu ou l’ambiance autour et dans ses stades, qu’on l’aime. Parce qu’il véhicule une culture et fait germer ses graines dans les rues, les parcs, les pubs, sur le mat des nécropoles (l’Union Jack est déployé, chaque fois que l’équipe d’Angleterre joue, à l’endroit où ont été dispersées les cendres de Bobby Moore) ou sur les tombes fleuries à jamais de Duncan Edwards et George Best. En France, on aime à honorer dirigeants et bienfaiteurs en donnant leurs noms aux stades (Bonal, Picot, Bollaert, Guichard, abbé Deschamps...) ou à des trophées (Charles Simon, Jules Rimet). La reconnaissance et le pouvoir sont pour les bureaux, pas pour le terrain. En Angleterre, on statufie les footballeurs et on les anoblit de leur vivant. Ça fait toute une différence."
Tout est dit. D'une façon générale, plutôt que d'utiliser le terme de "passé", je préfère d'ailleurs parler de "patrimoine". Cerdan comme beaucoup d'autres constituent ce patrimoine. Pas de pierres à restaurer mais des images à entretenir, une mémoire à conserver. Pour ne pas n'oublier.
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Un petit mot pour revenir au commentaire de mon ami Pierre dans la news précédente concernant le triathlon. Effectivement chacun a sa place dans ce sport. Il est vrai qu'à titre perso, quand je regarde la start list des Mondiaux pseudo longue distance de Perth, j'ai un peu de mal à m'enthousiasmer... Mais comme je l'ai aussi écrit sur ce blog, les absents ont toujours tort et un titre de "champion du monde" reste unique pour le grand public qui est bien loin de toutes les polémiques du petit milieu. Pour ce grand public, lui présenter un "champion du monde", ça le fait toujours comme disent les jeunes.
Le problème du triathlon, c'est qu'avec toutes les distances, il n'est plus très déchiffrable. Or les gens aiment les choses simples. Dans mon entourage pro, qui connaît quand même un peu le sport, personne n'y comprend rien et s'y perd dans toutes les distances. Et encore, je lui épargne désormais le duathlon.
Je ne parle ici bien évidemment que du "haut niveau". Pour la masse, l'essentiel reste que tout le monde s'éclate et s'épanouisse quelle que soit la distance proposée. Euh, d'ailleurs j'en profite, si on pouvait créer une épreuve avec un peu plus de natation et moins de vélo, genre 6km de nat, 90 de vélo (tout plat si possible) et 35 à pied je prends ! Et si on peut changer les catégories d'âge en catégories de poids (en 85-90kg, je ne devrais pas être mal placé et qui sait... viser un slot), je signe des deux mains.
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Actuellement se déroule à Saint-Omer, le Championnat d'Europe féminin de rink-hockey. Même si je l'ai déjà évoqué par le passé, pas inutile de repréciser que ce sport, professionnel dans des pays comme l'Italie, l'Espagne, le Portugal ou l'Argentine, est très ancien. Même si le roller in line hockey a pris le relais avec l'apparition il y a quelques années des rollers en ligne souvent appelés Rollerblade (c'est une marque comme Frigidaire), le rink, c'est la tradition. C'est le hockey avec nos bons vieux patins à roulettes.
Pour en revenir à la compète, sachez que les Françaises sont championnes d'Europe en titre. Elles ont parfaitement entamé le tournoi en dominant l'Allemagne (4-2) puis le Portugal (4-3).
Toutes les infos sur www.ffrs.asso.fr qui retransmet également les matches.
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Je l'ai vu. Moi aussi j'ai fait la queue une heure devant le Grand Rex pour aller voir "This is It", le film dédié à Michael Jackson dont tous les médias parlent actuellement. Un pur moment de bonheur. Ce film constitué du making off de ce qui aurait été le spectacle de MJ à Londres propose des images exceptionnelles des répétitions. Il nous propose surtout l'image d'un Michael Jackson, semble-t-il en bonne forme physique, drôle, complètement humain et donc loin de l'image qui l'a accompagné sur ses dernières années. On se met à la place de ses danseurs ou musiciens (que du top) qui ont vécu ces répétitions au côté de cette légende. Car oui, Michael Jackson était bien le roi. Ce film en est une preuve supplémentaire. La façon dont il danse est juste démente. Le moindre de ses gestes dégage quelque chose qu'il était le seul à posséder. Quel bon moment. Une seule envie : y retourner.
Eh oui... comment ne pas se rappeler de Max... Je parlais de lui la semaine dernière, pour expliquer un peu à une "djeun" pourquoi j'avais raccroché du sport.
Nostalgie au souvenir de ce bonhomme incroyablement généreux et énergique...
Rédigé par : Xtine | 02 novembre 2009 à 08:14
Ok Braziou,
Mais je te retourne la question : Qui est le meilleur boxeur du moment ? Qui est le meilleur VTTtiste ? ... Dès qu'il y a des catégories les réponses peuvent être diverses.
Ceci étant, si je réponds à ta question :
Meilleur sur LONG : Graig Alexander (et là l'ITU en prend un coup et Macca aussi)
Meilleur sur COURT : L'étonnant aîné des frères Brownlee auquel je n'avais jamais fait attention avant sa course aux JO.
Rédigé par : Papa Koala | 31 octobre 2009 à 10:16
bien sur que le Tri est illisible
demande à quelqu'un ( qui s'interesse au sport parce que sinon c'est mort)qui est le meilleur triathlète , le champion du monde?
crise de rire ou de désespoir assurée!
Rédigé par : braziou | 30 octobre 2009 à 19:15
Salut Pascal,
Je ne comprends pas pourquoi tu penses que l'existence de catégories rend le titre de champion du monde "opaque" pour le grand public. Toutes les disciplines ont leurs catégories : poids pour les sports de combat, 100-200-400-110 haies etc pour l'athlétisme (handi ou non), ... il me semble qu'il en est ainsi pour tous les sports individuels. Seuls les sports Co ne décernent qu'un titre unique à ma connaissance. En synthèse, je ne pense pas que la structure de notre sport soit moins compréhensible que celle du judo ou de la boxe (qui connaît les catégories par coeur sinon les pratiquants ?!) par exemple. Les distances sont simplement peu connues. Mais je te rejoints quand tu dis qu'un champion du monde reste un champion du monde. Faut juste préciser de quoi ! De mon côté, depuis que Manu Boileau s'est installé dans mon village, je ne suis même plus champion du monde du quartier !!! A+
PS : En ce moment je cours dans la catégorie des 90-95 kg et cela ne me fait plus vraiment rigoler ...
Rédigé par : Papa Koala | 30 octobre 2009 à 18:28
Avis totalement partagé sur This is It!!!! un pur moment de bonheur!
Rédigé par : Pauline | 30 octobre 2009 à 11:20