J'ai souvent répété que j'exposais ici "ma" vérité sans jamais avoir la prétention que ce soit "la" vérité... Je sais que parfois, cela a été mal perçu et que certains billets ont été ressentis comme des avis de "donneur de leçon". C'est évidemment le risque de ce genre d'exercice où l'on affiche une opinion souvent tranchée (je n'aime pas l'eau tiède). Je comprends que ça puisse parfois agacer, mais personne n'est obligé de revenir. Excepté les commentaires injurieux (ça arrive), tous les avis ont été acceptés. Le débat est toujours enrichissant. Je ne sais pas combien de temps perdurera ce blog. ça peut être quelques heures (oui oui), quelques jours ou soyons fous quelques semaines... Mais cela restera la règle de ce blog. Et le partage de la passion du sport en demeurera la priorité.
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Cela faisait un sacré moment que je n’avais plus eu l’occasion d’aller voir jouer mes BleuEs du foot. Quelle ne fut pas ma surprise quand en début de semaine on m’a demandé si je pouvais aller à Dublin pour y couvrir la rencontre amicale Irlande – France. Après une longue réflexion d’au moins deux secondes, j’ai bien évidemment répondu par l’affirmative. Même si avec tout le boulot que j'ai actuellement, ça ne tombait pas vraiment bien, la question ne se posait même pas. On dormira moins et ça finira bien par le faire... ou pas. Bon, alors évidemment si on m’a envoyé en Irlande, ce n’est pas pour y parler de foot. Objectif du déplacement : un « papier ambiance » comme on dit. Eh oui, il y a trois mois, la mimine de Thierry Henry déchaînait les passions. Alors forcément, une équipe de France de foot en Irlande, certains se demandent quel va être l’accueil et si la cicatrice irlandaise a eu le temps de cicatriser. Pour le ballon proprement dit, on verra plus tard. Dommage. Je comprends que ça ne plaise pas à tout le monde mais c'est la vie. C'était ça ou rien. Et puis au lieu de critiquer de façon véhémente cet angle, peut-être faudrait-il se poser les bonnes questions et se souvenir que jusqu'à preuve du contraire, les Bleues n'ont jamais obtenu le moindre résultat significatif dans un grand tournoi. Et que dans ces conditions, il est difficile de se plaindre d'une absence de médiatisation. Mais bon, cela m'a donné l'occasion de recroiser quelques têtes amicales. A commencer bien évidemment par Sonia Bompastor, depuis bien longtemps labellisée Chouchoute de ce blog et avec qui c'est toujours un grand plaisir de partager quelques instants. Pour info, elle s'envole cette semaine pour Washington où elle disputera à partir d'avril sa deuxième saison dans le Championnat professionnel US. Profite un max Soso !!!
Toutes les informations sur ce match remporté par la France (2-1), sur le site du phénomène Seb Duret, lui aussi présent à Dublin, ça va de soi. www.footofeminin.fr (photo issue de son site)
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Dernière opération recyclage de mes chroniques parues pendant les Jeux olympiques sur www.lequipe.fr. Merci à ceux qui sont venus les lire et encore plus à ceux qui ont eu la gentillesse de laisser quelques commentaires et que j'ai cru identifier derrière leur pseudo. Reprise dès mercredi des chroniques consacrées aux sports "outdoor".
Que d'émotions ! (en lien ICI)
Des cris de joie aux pleurs, la marge est parfois infime. Les Jeux nous ont proposé toute la palette des émotions et quelques images indélibiles.
Voilà, les Jeux se terminent. C’est l’heure des bilans. Au Ministère et dans les fédérations, on va compter les médailles et « débriefer » dans de longues réunions ce qui a fonctionné et ce qu’il faudra ou faudrait changer (la nuance est souvent importante). Pas sûr que le simple amateur de sport, lui, se souvienne très longtemps du nombre exact de médailles et des classements secs. Non. Avant de reprendre une vie normale et d’effacer les cernes de plusieurs nuits passées devant sa télé, le passionné de sport, lui, gardera en mémoire des images, des regards, des sourires, des larmes. Avant toute chose, les larmes des proches du lugeur géorgien Nodar Kumaritachvili, 21 ans. Un jeune athlète venu participer à ces Jeux avec dans les yeux des étoiles qui se sont éteintes trop vite. Pour toujours.
Même si tout le reste est forcément secondaire par rapport à ce drame, la quinzaine olympique aura été remplie de diverses émotions. Toutes ces émotions qui font que, n’en déplaise à certains skieurs français, les courses olympiques ne sont pas des courses comme les autres (d’ailleurs dans les courses « comme les autres », les Français font des podiums). Ce catalogue des émotions est forcément subjectif, propre à nos sensibilités, à nos affinités avec une famille de disciplines ou tout simplement à notre perception du sport, plus ou moins orientée sur la performance brute ou sur l’esprit (les deux sont compatibles).
Pour beaucoup, il y aura cette image du désespoir de Vincent Vittoz à l’arrivée du relais, le visage enfoncé dans la neige, en pleurs. Cette médaille, il en a rêvé tout au long de sa carrière. Elle fut son moteur durant ces dernières années. Et pendant les 39 premiers kilomètres du relais, cette breloque il l’a touchée du bout de la spatule avant qu’elle ne se dissipe dans les derniers mètres du sprint. La détresse fut à l’échelle des sacrifices consentis durant des années. Immense. Dans cette même course, il y eut aussi la sincérité du « merde » hurlé à l’antenne d’Eurosport par Nicolas Delage à l’arrivée du relais. Un cri de cœur sans artifice, parfait reflet de ce qu’ont ressenti tous les gens qui, comme lui, suivent depuis de nombreuses années cette équipe de France.
Dans cette famille du nordique qui s’est montrée si solidaire en unissant ses forces et ses compétences, la dernière ligne droite de Jason Lamy-Chappuis en combiné nordique en début de quinzaine reviendra longtemps dans les discussions. A Bois-d’Amont, dans son antre jurassien, mais bien au-delà. Un dernier sprint où l’on se surprend à crier devant son poste de télé. Et tant pis pour les voisins. « Jez » était attendu et n’a pas manqué ce rendez-vous. Juste la classe. La France peut aussi dire un grand merci au biathlon, son principal pourvoyeur de médailles (6) et qui a laissé une belle impression de cohésion. Une force qui ira droit au coeur de Pascal Etienne, l'ancien responsable de l'équipe féminine à qui l'on pense.
On se souviendra aussi longtemps du doublé en saut à skis du Suisse Simon Ammann, un sourire affiché en permanence, huit ans après ses deux premiers ors obtenus à Salt Lake. Le titre de Bode Miller aura sans doute fait plaisir à beaucoup. Juste récompense d'une immense carrière. La démonstration en patinage artistique de la Sud-coréenne Kim Yu-na nous offrit un moment très spécial. Un de ces moments où même sans être forcément un grand fan de la discipline, on pose la télécommande de la télé et l’on reste scotché devant ce mélange de grâce, de technique et cette impression de toucher de très près la perfection.
On pourrait citer toutes ces images de ski acrobatique ou de snowboard où les concurrents se félicitent et sont visiblement heureux d’être là. Un esprit à part. Les réactions de Brian Joubert, d’Ophélie David après leur échec furent touchantes. Comme celles en snowboard de Matthieu Bozzetto et Déborah Anthonioz ou encore le sourire des « ptits jeunes » Marie Dorin (biathlon), Tony Ramoin (snow) et Marion Josserand (skicross). Et puis ces Jeux, ce sont aussi des images de patinage de vitesse avec Alexis Contin, de short track, de luge avec Thomas Girod, de skeleton avec Grégory Saint-Geniès, de curling, toutes ces disciplines dont on ne parle que tous les quatre ans.
La nuit prochaine, après une finale de hockey qui risque d’enflammer toute l’Amérique du Nord et un 50km de ski de fond où dans nos rêves les plus fous on imagine Vincent Vittoz ou Jean-Marc Gaillard aller jouer la gagne, la flamme va s’éteindre. Dans la baie de Vancouver. Mais dans l’esprit de tous les amateurs de sport et surtout dans celui de nombreux sportifs, elle va continue à briller durant ces quatre prochaines années. Bien sûr, elle connaîtra quelques moments de faiblesse, de fragilité. Elle vacillera. Mais il y aura toujours des entraîneurs, des parents, des amis pour veiller sur elle, l’entretenir et lui rendre sa force. Cette flamme qui éclaire leur chemin est éternelle.
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Ils la méritent tant (lien ICI)
Installé parmi les nations fortes du ski de fond depuis dix ans, le relais français rêve d'une médaille qui récompenserait avant tout la belle histoire d'une bande de potes.
Cette fin de matinée du 7 février 2004, aucun des spectateurs présents à
Ce mercredi, au parc olympique de Whistler, le relais tricolore présentera un visage à moitié renouvelé. Rousselet et Perrillat ont été remplacés par le jeune Maurice Manificat (23 ans), champion du monde Espoirs l'hiver dernier sur 15km libre, et par Jean-Marc Gaillard, arrivé au sommet depuis plusieurs saisons. Mais l'esprit a perduré. Un esprit à nul autre pareil et qui fait la force de ce relais tricolore bâti autour de l'Italien Roberto Gal (photo ci-dessous), arrivé à la tête des Bleus en 1998, ciment de cette bande de potes. Une amitié qui s'est forgée au fil des années et des moments partagés sur les pistes et pendant les nombreux stages. Pendant une sortie VTT par exemple où le groupe se partage une barre de céréales en six « parce que personne n'avait plus rien à manger », confiait Vittoz il y a quelques années dans un excellent papier de Sophie Tutkovics dans L'Equipe. Ou bien encore lors d'une montée au col de l'Iseran en ski à roulettes. Au sommet, Gal offre à la bande une bouteille de champomi et des pâtisseries. « On est redescendus tous empilés dans son auto et on était tellement heureux que même si on n'avait pas bu d'alcool, on avait l'impression d'être bourrés », se marre Rousselet. « La plus belle chose pour moi, bien au-delà du résultat, c'est qu'ils s'aiment », résumait magnifiquement « Roby » Gal dans cet article.
Depuis La Clusaz 2004, les Bleus ont ajouté quelques podiums à leur palmarès. Avec toujours la même impression d'avoir joué un drôle de tour aux ténors. Ces instants de joie, les Bleus ne les ont pour le moment vécus qu'en Coupe du monde. Mais toujours la même frustration dans les grands championnats, comme à Turin il y a quatre ans avec une quatrième place à seulement 21 secondes de la caisse. « Il n'y a pas de raison que ça ne le fasse pas dans un Championnat, espère Rousselet. Cette médaille ne serait que justice. Pour Vincent qui dispute ses derniers Jeux et qui a tant fait pour le ski de fond français, pour les autres gars qui ont progressé derrière lui, pour Roberto Gal et pour tout le staff, vraiment on la mérite cette médaille. »
Cette breloque, en plus d'ouvrir le compteur du fond tricolore, concrétiserait une décennie marquée par le bond en avant de la France. « Au début, nous étions des moins que rien, personne ne prêtait attention à nous, se souvient Alex le grand. Et puis à force de bosser, nous avons progressé. Nous sommes devenus une nation incontournable des relais. Les choses sont en train de tourner. L'équipe est un peu vieillissante même si Maurice (Manificat) donne un coup de jeune. Les autres nations commencent à nous considérer comme ceux qui gagnaient... autrefois. Ce relais olympique est une bonne occasion de remettre les pendules à l'heure et de leur montrer ce que les « vieux » sont encore capables de faire. » Pour que dans quelques années, les supporters français présents à Whistler, à l'image de ceux de La Clusaz, puissent eux aussi dire fièrement « j'y étais », avec plein de jolis flashs à l'esprit. Et cette si délicieuse chair de poule.
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Même pas peur (en lien ICI)
En plus de ses adversaires, Ophélie David devra gérer la pression de la grandissime favorite de l'épreuve de skicross.
Le mode « cracotte complète ». C'est ainsi qu'Ophélie David parle de la pression dans le portrait qui lui est consacré dans L'Equipe de ce mardi. La pression, la reine Ophélie la ressentira forcément au moment d'attaquer ce soir l'épreuve de skicross. Souvent inhibitrice, cette sensation s'installe au fil des jours et découle de multiples petits détails. C'est par exemple, ces caméras de télévision qui débarquent telle une tornade et viennent ruiner un entraînement. « Euh, tu pourrais recommencer s'il te plait, la lumière n'était pas bonne... » ou encore : « je suis désolé, le micro n'a pas fonctionné, il faudrait la refaire ». Evidemment, le sportif accepte le plus souvent de jouer le jeu. Et tant pis pour la séance. Le calme reviendra plus tard quand les « grands sports » reprendront leur place et renverront pour quatre ans nos sauteurs, skieurs ou autres patineurs dans leur habituel anonymat. La plupart de ces « nouveaux amis » très affectifs en zone d'interviews qui jurent que nom de dieu, « ces sportifs sont formidables » disparaîtront aussi vite qu'ils sont apparus. Dans l'instant en cas d'échec prématuré et à peine moins vite en cas de succès. Priorité à l'audimat ! Telle est la règle de ce système aux effets de loupe déformante. Des bouleversements pas toujours évidents à gérer pour ces athlètes plus habitués à oeuvrer dans l'ombre et pour qui les contacts avec les médias se limitent la plupart du temps au journaliste du quotidien régional et à la presse spécialisée. Adeptes de la méthode Coué, ils tentent pourtant de dédramatiser le moment en répétant à l'envi que c'est une compétition « comme les autres ». Une manière plus ou moins efficace de ne pas se laisser submerger par la grandeur de l'événement. L'inconscient n'est pas dupe. L'inhabituel petit mot de la boulangère qui vous a vu à la télé, les encouragements des gens croisés dans la rue ou dans un hall d'hôtel, les « tu vas nous la ramener hein cette médaille ! » entendus mille fois, les mails et les sms plus nombreux que d'ordinaire, constituent autant d'éléments qui, tous réunis, vous prouvent que non, le jour qui vient n'est décidément pas un jour comme un autre.
Jason Lamy-Chappuis en combiné nordique ou le Suisse Simon Ammann en saut à skis ont parfaitement réussi ce challenge. Leaders de la Coupe du monde, présentés comme les grands favoris, ils n'ont pas failli, imperméables à cette pression si souvent paralysante. Opération manquée en revanche pour le biathlète norvégien Ole Einar Björndalen, passé à côté de l'opportunité de devenir l'athlète le plus titré des Jeux d'hiver.
A 33 ans, Ophélie David n'a plus rien non plus à prouver. La skieuse de l'Alpe d'Huez, quatre fois victorieuse des X Games, la compétition référence de la discipline, championne du monde 2007, sextuple vainqueur de
En cas de scénario catastrophe (qu'on ne lui souhaite évidemment pas), mercredi, quand les radios et télés annonceront les résultats de la nuit à l'heure du bol de céréales et du café au lait, le grand public ne retiendra qu'un classement sec. Suivra pour certains la traditionnelle réflexion : « de toute façon, les Français ils ne supportent pas la pression ». Comme si tout devait être écrit à l'avance. Heureusement, forte de son expérience, d'une vie aux multiples facettes (voir L'Equipe de mardi), la Française en a vu d'autres. Elle aura espérons-le su relativiser la perspective de cette médaille d'or promise par tous. Car elle sait très bien que la « vraie vie » est ailleurs. Elle sait que dans les yeux de sa petite Lilou de 10 ans, quoiqu'il arrive ce mardi, elle restera la meilleure maman du monde. Et c'est bien là le plus important.
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De bons soldats (lien ICI)
Sans le soutien de l'Armée de Terre, le ski français ne serait sans doute pas ce qu'il est aujourd'hui.
Même s'il n'est pas certain que leurs lits sont faits au carré, plusieurs membres de l'équipe de France présents aux Jeux olympiques doivent beaucoup à l'Armée. Avec 21 représentants (le caporal Jean-Baptiste Grange aurait dû s'ajouter à la liste), l'Armée de Terre et son Ecole Militaire de Haute Montagne basée à Chamonix, constitue en effet 24% de la délégation tricolore présente à Vancouver (les Douanes comptent 19 représentants dont le nouveau champion olympique du combiné, Jason Lamy-Chappuis).
Depuis des années, le soutien de l'Armée de Terre qui offre un revenu et une courverture sociale à ses athlètes sous contrat, ne consiste pas simplement à coller un autocollant sur la combinaison (interdit d'ailleurs pendant cette quinzaine olympique). Quand il est arrivé à la tête de cette équipe de France militaire de ski, le Commandant Christian Persicot, présent sur les différents circuits tout au long de l'hiver, a tenu à insuffler un esprit et une identité propre à ses troupes. « C'est cette proximité qui fait que cette équipe vit », explique-t-il.
« Le but de cette équipe est d'abord d'aider le ski français à gagner, poursuit le commandant. Au niveau individuel, c'est aussi une famille où le sportif peut trouver un support psychologique, matériel et préparer l'avenir avec une porte de sortie vers une reconversion professionnelle. Nous avons réellement la volonté de leur offrir une seconde carrière. Il y a ensuite bien évidemment une opération de communication. En externe, cela donne une belle image avec des athlètes qui nous représentent et qui gagnent. C'est aussi flatteur pour la France. Il y a également de grosses répercussions en interne. Quand Renault gagne en Formule 1, le mécanicien qui bosse dans une usine Renault est fier. Eh bien c'est la même chose pour nous. Nous recevons un nombre incalculable de messages de militaires qui nous félicitent. C'est aussi notre rôle. » Quelques minutes seulement après son titre olympique en biathlon, au moment des remerciements, le caporal Vincent Jay n'a d'ailleurs pas oublié de saluer tous les soldats actuellement en opération. A parcourir quelques forums, le message fut largement apprécié par les troupes. Même si la vie de ces militaires n'a bien évidemment rien à voir avec celle de leurs collègues dans une caserne ou en opération, l'aspect militaire n'est pas non plus complètement écarté. « Leur mission c'est le ski, explique Persicot. Mais nous devons trouver un équilibre entre le sport et l'aspect militaire. »
Le 14 juillet 2007, une soixantaine de sportifs militaires avaient ainsi pour la première fois été conviés au traditionnel défilé sur les Champs-Elysées, sous l'étendard du Centre National des Sportifs de la Défense (CNSD), héritier du Bataillon de Joinville (remplacé en 2002). Une première depuis 1971. Parfois réticents à l'idée de venir une semaine à Paris pour répéter puis défiler, ils étaient pourtant tous repartis heureux d'avoir vécu un moment rare derrière le sergent Florence Baverel et le sergent Raphaël Poirée, nommés garde au drapeau (notre photo). « Pour ceux qui n'avaient jamais entendu parler du ''demi-tour droite'', le matin, au réveil, c'était pas triste, racontait Vittoz. Mais tout le monde s'y est mis. » « Nous savions aussi que nous n'avions pas trop le droit à l'erreur, confiait la biathlète Sandrine Bailly. C'était comme une compétition, nous étions là pour réussir. » Ou quand les qualités du sportif viennent au service du militaire.
Une opération supplémentaire aussi pour souder le groupe et faire en sorte que les représentants des différentes disciplines apprennent à se connaître. Une cohésion forcément positive le jour des compétitions. Même objectif avec les stages organisés chaque année. Avant les Jeux de Turin, les skieurs de l'Armée de Terre avaient ainsi passé dix jours à Givet, dans les Ardennes, pour un stage commando (avec tout de même quelques ajustements histoire de ne pas risquer d'accidents). « Ce fut un grand moment, se souvient Persicot. Certaines filles pleuraient, les gars les aidaient. Il y avait une belle solidarité. »
L'histoire de cette équipe de France militaire de ski n'a pas toujours été aussi rose. Notamment en février 2005 quand Vincent Vittoz subit un contrôle positif à un diurétique. Pendant les jours qui suivirent et en attendant la contre-expertise qui allait finalement innocenter le fondeur tricolore, l'Armée a pourtant soutenu sans réserve son sergent-chef au coeur de la tempête. Un soutien capital dans ces instants difficiles. « Ce fut une période très difficile, se souvient Persicot, surnommé Chico. Là, tu prends la mesure de tes responsabilités. Ce sont des moments forts où il n'y a plus grand-monde et où tu as des choix à faire. Mais dans notre esprit, il était clair que tant que Vincent n'était pas officiellement coupable, il était innocent et que nous devions le soutenir. » Trois semaines plus tard, Vittoz devenait le premier et toujours le seul Français champion du monde de ski de fond lors de la poursuite des Mondiaux d'Oberstdorf.
L'Armée de Terre, présente également dans le triathlon et l'équitation, n'est pas la seule à s'impliquer. L'Armée de l'Air oeuvre dans le parachutisme, dans la voile et la Gendarmerie dans le tir. De nombreux autres athlètes d'autres disciplines sont également sous contrat comme par exemple Alain Bernard avec la Gendarmerie. Placé sous l'autorité du général Jacques Renaud, successeur du général Jean-Paul Michel qui fit énormément pour la mise place de toutes ces structures, le sport militaire est devenu un acteur majeur du sport français. L'Armée est devenue une affaire de professionnels. Ses équipes de France militaires, et en particulier celle de ski présente à Vancouver, en sont de beaux exemples. Repos ! Rompez les rangs !
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Je vous épargne la chronique consacrée au bob, mais si ça vous dit c'est ICI.
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