Ce monde est quand même bizarre. A moins que ça ne soit moi qui ne sois pas fait pour lui... Auquel cas... Ce (triste) dimanche électoral est quelque part symbolique de l'évolution de la société où l'on ne sait plus attendre, où la patience est devenue une valeur en voie de disparition (on connait ça aussi dans le sport où le temps de la construction est souvent sacrifié sur l'autel de la nécessité de résultats immédiats). La chasse aux résultats dès le milieu d'après-midi, même si elle a réservé quelques bons mots sur twitter, est révélatrice. Aujourd'hui, asservi par la technologie, on veut savoir avant, être le premier. Une sorte de fuite en avant. Paradoxalement, le contraire est vrai aussi. Dans mon boulot à Equidia, je suis confronté au fameux "replay", cette possibilité que l'on a désormais de revoir sur internet ce que l'on a loupé à la TV, un "luxe" de pouvoir retourner en arrière, de pouvoir revivre ce que l'on a manqué. Dans l'idée, certes, c'est pratique. Mais n'est-ce pas non plus révélateur d'une évolution "philosophique" de notre époque, bouleversée par les progrès technologiques (qui s'avèreront à plus long terme une régression pour l'être humain... mais bon, je ne serai plus là pour le voir...). Le danger est de croire que cette possibilité de "tout"'avoir peut aussi être disponible dans la vraie vie.
A force de vouloir vivre un coup dans le futur, un autre dans le passé, n'oublie-t-on pas de vivre dans le présent. La vie n'offre pas souvent l'option replay. La vie ne nous offre que très rarement une possibilité de rattrapage. Il y a souvent des choix à faire, des chemins à privilégier (je préfère cette interprétation à la plus classique "choisir, c'est renoncer"). Non, on ne peut pas tout avoir. Ce choix, même s'il est parfois très difficile et parfois douloureux, on l'a. Et lorsque ce choix a été effectué il faut l'assumer. Et ses conséquences avec. Sachant que celles du "non choix" qui permet croit-on de "jouer la montre" sont souvent bien pires. Vouloir gagner du temps en fait souvent perdre. Et celui là, on ne le rattrape pas.
Voilà, c'était une petite réflexion (pas très claire, je vous le concède, mais c'est à l'image de mon cerveau) inspirée par les derniers jours....
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. Grosse actu triathlon ce week-end. Un grand bravo à David Hauss, vainqueur de sa première Coupe du monde à Ishigaki, au Japon. Ok, le plateau était des plus modestes, mais il n'est jamais évident d'assumer un rôle de favori. Ce résultat qui vient quelques semaines après le premier succès de Laurent Vidal en Coupe du monde confirme aussi le potentiel de ces deux messieurs à seulement trois mois des JO. En plus ce sont deux mecs super !
Les championnats d'Europe se disputaient également à Eilat (Israël). Championne en titre, Emmie Charayron a cette fois pris le bronze. Un très bon résultat pour Emmie qui n'a pas beaucoup couru cet hiver et dont le pic de forme est évidemment programmé à Londres. Belle course aussi pour Jessica Harrison, 4e. Chez les hommes, Tony Moulai va garder un goût amer de sa 4e place. Pour seulement 5 secondes, alors qu'il a été pénalisé de 15 secondes, il manque le podium qui lui aurait offert un billet automatique pour les JO pour accompagner Vidal et Hauss, qui eux ont déjà rempli les critères. Frank Bignet le DTN va désormais devoir choisir. Tony et Vincent Luis (si sa fracture de fatigue ne le met pas hors jeux) sont les deux postulants les plus crédibles. A suivre.
. Bonne nouvelle aussi en foot pour les filles de l'Olympique Lyonnais. Victorieuses de la demi-finale aller de la Ligue des champions face aux Allemandes de Potsdam (5-1), les Françaises ont validé leur billet pour leur troisième finale d'affilée en tenant le nul en Allemagne (0-0). Elles défendront donc leur titre le 17 mai (le jour de la saint Pascal...) à Munich face à d'autres Allemandes, celles de Francfort (trois fois vainqueur de la compète) qui ont sorti les Ladies d'Arsenal.
. On reste dans le foot avec les deux bonnes nouvelles. La première nous vient évidemment de ma Champagne triomphante avec la victoire du Stade de Reims face à Troyes (désolé Charlotte) grâce un but de Fauré à la 94e minute (plus de 16 000 spectateurs). Les Rémois restent donc au-dessus du fameux trait du top 3, synonyme de montée en Ligue 1, niveau que les Rouge et Blanc ont quitté il y a 33 ans... Il reste désormais 5 journées avec trois matches à domicile et deux déplacements chez des mal classés. Et quatre points d'avance sur le 4e... Sauf gros bug, ça commence à sentir plutôt pas mauvais.
Et pendant ce temps-là, hasard de l'histoire, le Real Madrid, club forcément attaché à l'histoire du Stade de Reims puisque la première finale de Coupe d'Europe opposa les deux clubs (c'était en 1956, le Real l'emporta '4-3) comme trois ans plus tard pour une seconde finale Madrid - Reims (2-0)), a enfin dominé le Barça et file vers le titre (son 32e soit 11 de plus que le Barça...). Et ça aussi, en tant que fan de Mourinho (même s'il peut parfois être horripilant), ça me fait bien plaisir.
Grand moment d'esprit sportif hier à l'occasion du match Wolverhampton - Manchester City. Une victoire de City qui condamne les Wolves à la descente. Mais l'essentiel n'a pas été là. Malgré cette relégation, le public n'a cessé de chanter. Encore et encore. Provoquant même les applaudissements des supporters adverses. Des chants comme seuls les vrais supporters savent le faire, comme seuls les supporters ayant une vraie culture sportive en sont capables. Quelles que soient les circonstances ou les résultats. Parce que des supportes sont là pour supporter. On était loin de ces abrutis de nombreux clubs français qui font "grève" ou lancent des insultes à l'encontre de leurs dirigeants, joueurs ou entraîneurs. Mais si la France avait une culture sportive, ça se saurait.
. Du dada ce week-end avec notamment les finales de Coupe du monde de saut d'obstacles et de dressage. Une fois encore, je me suis bien éclaté à commenter le dressage. 2h30 vendredi soir (dans les conditions du direct) et 3h30 de direct, samedi. Ce qui m'amuse, c'est qu'à la base, je n'y connais pas grand-chose et que j'ai donc beaucoup à apprendre. Et ça, j'adore l'idée. Et puis je prends comme un défi d'en convaincre un maximum, que oui le dressage est un sport comme j'avais pu déjà l'écrire dans ma vie d'avant à L'Equipe. Un sport qui demande un travail de fou pour atteindre l'excellence. Alors même si le fait d'être un sport de notation et donc propice aux polémiques (l'Allemande Langehanenberg aurait sans doute mérité, si j'en crois les spécialistes, de l'emporter face à la Néerlandaise Cornelissen, quelque peu arbitrée à la maison...), on retrouve dans le dressage toutes les émotions générées par d'autres disciplines. Alors vive le dressage. Comme je sais que vous n'êtes pas tous des spécialistes de dada, j'en profite pour vous rappeler que nous aurons un couple présent à Londres en dressage. Sauf mauvaise blague, il s'agira de Jessica Michel et Riwera de Hus (en photo : eurodressage.com). Un jeune couple qui s'est complètement révélé depuis quelques mois et qui portera on l'espère brillamment les couleurs tricolores. Nous aurons aussi une équipe de saut d'obstacles emmenée par Kevin Staut, notre ancien n°1 mondial et encore 5e de la finale Coupe du monde ce dimanche, et une autre en concours complet. Si ça veut bien rigoler, les deux peuvent espérer une médaille (je mettrais quand même un peu plus de sousous sur le jumping).
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. Petit retour sur le Marathon des Sables avec le loooonnnng compte-rendu de mon amie Cécile qui était venue faire un footing de décrassage dans le désert entre l'Atacama et le désert de Gobi, 2e étape de son défi des 4 déserts qui débutera le 24 juin. A lire sur son site "Courir au féminin".
Je vous recycle le papier que j'ai écrit à l'occasion du MDS au sujet de l'Association Solidarité Marathon des sables. Je suis d'ordinaire très prudent sur ces courses "exotiques" qui pour se donner bonne conscience mettent en avant quelques projets dits "humanitaires". Mais cette fois, pour en avoir été témoin, je crois en la sincérité et l'utilité de la démarche. Voilà donc pourquoi je vous fais partager cette initiative. Pour tout savoir sur cette association http://solidarite-marathondessables.com
A l’entrée de cette jolie maison, Amine et Firdaous trônent tout en haut du tableau noir où sont notés à la craie blanche les résultats de la course de 230m. Amine et Firdaous sont deux des 240 enfants qui bénéficient de l’encadrement mis en place par l’Association, Solidarité MARATHON DES SABLES, présidée par Marie Bauer.
Inauguré le 11 avril 2010, le centre, posé à l’entrée nord de Ouarzazate, au lieu-dit Isfoutalil, dans la commune rurale de Targmite, propose un éveil sportif des 3 à 5 ans et un éveil à l’athlétisme pour les 6-11 ans. Dans les deux vestiaires (un pour les garçons et un autre pour les filles), les enfants ont soigneusement rangé leurs affaires dans des petits paniers. Les voilà prêts dans leur tenue jaune Sport Eveil Académie. Le vent souffle fort sur Ouarzazate et soulève des nuages de sable à l’intérieur de la cour, mais il en faut plus pour freiner l’ardeur des enfants. Dans la cour, au milieu du jardin fleuri et des oliviers, ils écoutent attentivement les conseils de Touda Didi, ancienne vainqueur du Sultan Marathon des Sables, encadrante sportive et l’un des six emplois créés par l’association. Forte de son expérience, elle leur propose toutes les bases pour éveiller en eux le goût du sport. L’an dernier, un groupe de douze est même parti en colonie de vacances au bord de la mer. Un peu plus tard, ils pourront aussi se doucher puis goûter avant de rejoindre leur maison.
Sur le chemin, ils croiseront peut-être une des soixante femmes de l’opération Fémmissima, initiative destinée à renforcer l’alphabétisation des femmes. Dans la salle de classe, par groupe de vingt, elles viennent une fois par semaine apprendre à lire et à compter. Des femmes de tous les âges désireuses de rattraper le temps perdu et de combler les lacunes d’une scolarisation achevée trop tôt. L’objectif : leur apprendre des bases qui leur permettront ensuite de remplir les formalités administratives par exemple. Pour donner du concret aux cours, des mini-projets sont aussi mis en place. Un métier à tisser vient d’être livré, deux machines à coudre sont là aussi, au fond de la classe. A terme, le projet d’une coopérative pourrait même voir le jour.
Dans la salle d’à côté, tout un groupe de petits est sagement assis. Sur les petites tables, des livres et plein d’outils éducatifs. De la musique pour les faire bouger et prendre conscience de leur corps, leur apprendre l’équilibre, la situation dans l’espace.
« Je suis pris aux tripes, confie Abdelatif Benazzi, ancien capitaine de l’équipe de France de rugby, lui aussi impliqué dans des projets de ce type au Maroc Oriental, en visite dans le centre. Voir une telle qualité d’encadrement, l’esprit maternel des femmes qui travaillent là, c’est très touchant. Le sport est un moyen ludique pour éveiller les enfants. Il permet à certains de se révéler. Avec le sport, c’est un langage universel car c’est le cœur qui parle. C’est tout à l’honneur du Marathon des Sables de rendre aux Marocains un peu du bonheur que les coureurs viennent prendre dans leur pays. » Après avoir financé la création de puits ou des projets plus ponctuels, le MDS a franchi une étape supplémentaire dans la solidarité avec le Maroc. Un projet à long terme avec un budget compris entre 45 000 et 50 000 euros et qu’il s’agit de pérenniser.
A voir les sourires de ces femmes et de ces enfants et à entendre leurs rires, nul doute que SOLIDARITE MARATHON DES SABLES a su trouver sa place et toucher juste. Parce que le bonheur est infiniment plus beau lorsqu’il est partagé.
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